Clé génétique 55 Victimisation-Liberté-Liberté
- Jessica-Sophie Lessard
- 6 mars
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 avr.
Clé génétique 55: Victimisation-Liberté-Liberté
Archétype: Le changeur de donne (the game changer)
Victime du drame: Se plaindre/Blâmer. Dilemne: Validation externe
Le changeur de donne sait profondément que cette ''réalité'' est une illusion et un jeu. Il peut être libre car il n'est plus confiné, emprisonné et victime du jeu. Plus rien de la vie extérieure peut l'atteindre, car il a un Esprit libre. Cet archétype est inspiré par le rêve de la libellule: elle vit la majeure partie de sa vie sous l'eau en tant que nymphe. Un jour, elle monte sur le pied d'une plante et grimpe en dehors de l'eau. Les rayons du soleil catalyse le changement. La libellule émerge.
Cet archétype est un romantique, qui fait tout par amour. Il ne
se cache jamais de ses émotions. Il expérimente l'esprit à travers elles.
Il passe constamment à travers des cycles de l'espoir à la douleur.
Il est souvent perçu comme dramatique.
Il a peur de se sentir vide ou de manquer de passion
I-Ching :Abondance
Apprendre à apprécier les bas autant que les hauts
Dans quel secteur ai-je besoin d'être libre?
Dans la toile que j'ai fait, la libellule représente l'ombre de la victimisation. Elle vit la première partie de sa vie sous l'eau en tant que nymphe. Jamais elle n'émerge pour respirer. Symboliquement, l'eau peut représenter le monde astral, celui des désirs et des émotions. Quand on est complètement submergé par le drame et l'illusion des rôles qu'on joue, et bien justement on joue la victime. Dès qu'on se coupe de l'Esprit, de nous-mêmes en tant que conscience supérieure, nous nous mettons à croire que nous sommes séparés, que tout est déconnecté. Alors on projette nos peurs sur l'autre. Il peut nous attaquer, nous faire du mal, nous enlever notre liberté, nous priver de notre pouvoir. On devient victime de la vie et des événements. On a oublié notre véritable essence, celle d'un Esprit illimité. Et on se voit petit et faible. Vulnérable.
Mais la libellule nous enseigne également à voir au-delà de l'illusion. Elle provient certes d'un monde aquatique, mais vient un moment dans son développement où elle en sort pour devenir une créature de l'air (Esprit). Les rayons du soleil catalysent une réaction et de son ancienne enveloppe, elle émerge transformée. Ce qui est fascinant, c'est qu'elle se forme à partir même de l'eau d'où elle vient. N'est-ce pas un symbole puissant que c'est des eaux troubles de notre monde émotionnel que naît la transformation? Elle nous enseigne à prendre du recul sur nos blessures émotionnelles et nos drames pour voir si nos souffrances proviennent d'une illusion qu'on entretient. Souvent on se raconte des histoires auxquelles on ne croit que trop bien!
Elle montre aussi que le changement est inévitable et bénéfique. Elle nous montre qu'on peut délaisser notre rôle de victime et que nous avons la capacité de nous métamorphoser en quelque chose de plus libre et lumineux. Et la façon de le faire est de s'élever au-dessus des drames émotionnels et de notre besoin de validation externe.

Le phoque représente quant à lui le don de liberté. Il a un mode de vie amphibie. Il navigue avec aisance entre 2 mondes: la terre et la mer.. Cette capacité d'adaptation évoque une liberté de mouvement et une fluidité entre différents états d'être. Sa grâce dans l'eau représente un lâcher-prise face aux contraintes terrestres. Et les phoques sont reconnus pour leur esprit joueur. La vie n'est-elle pas un jeu après tout? Ici, je suis parfaitement consciente que mes propos pourront heurter la sensibilité de plusieurs personnes. Mais je me lance quand même. Oui la vie peut être souffrante. D'ailleurs, c'est peut-être notre attachement à la souffrance qui est le moteur de la vie. Oui on naît avec la certitude qu'on devra mourir. Et la mort génère de grandes souffrances. Autant la personne qui fait face à sa mort que celles qui restent. Tous ont à faire leur deuil. La personne qui meurt doit faire le deuil de tout ce qu'elle a connu, de son histoire et des personnages qui l'ont peuplée. Elle doit laisser aller tout ce qui a été pour faire le grand saut dans l'autre monde, celui dont on parle peu. Et les autres doivent faire le deuil de cette personne.
On vit, on meurt. Et entre temps on gagne, on perd, on se bat, on se réconcilie, on aime et on se brise le cœur. On tombe malade, on souffre, on récupère. On hait, on aime. On se venge, on pardonne. Tout ça tisse les histoires de nos vies, les nôtres et celles de nos ancêtres. Et c'est dramatique. Mais quand on réalise vraiment la réalité de notre esprit, tout ceci devient soudainement moins souffrant. Quand on vit nos drames avec une vision plus élevée, on peut parfois même arriver à en rire. Et c'est cet esprit joueur que le phoque nous montre à développer.
Et le phoque a un lien avec les Selkies dans la mythologie celtique et nordique. Ces créatures métamorphes passent de la forme humaine à celle d'un phoque en changeant leur peau. Elles doivent parfois abandonner leur vraie nature pour vivre sur terre, mais elles cherchent toujours à retrouver leur forme originelle et leur indépendance. Je trouve que c'est un merveilleux symbole de la nostalgie du Soi profond, du désir de retourner à sa nature originelle. Cette souffrance pousse les humains à évoluer, à vouloir atteindre l'illumination, l'état d'être éveillé. Cette souffrance est le moteur du changement.
Finalement, l'Albatros représente LA Liberté, celle de l'Esprit réalisé. Cet oiseau passe une majeure partie de sa vie en vol, sans efforts. Il utilise les vents pour le porter et s'élever. Il traverse des océans, sans frontières ni attachement à aucun territoire. Sa liberté n'a pas été atteinte par le combat. Au contraire, c'est en s'abandonnant totalement aux forces de la vie qu'il devient libre. L'éveil ne peut être atteint par l'effort. Aucune discipline ne peut l'assurer. L'éveil, la liberté totale, survient lorsqu'on abandonne complètement tout attachement, tout besoin de validation, toute existence séparée. D'ailleurs, il vole souvent seul. Il n'a plus besoin d'être validé par le monde extérieur, car il a réalisé que le monde est en lui.

Réflexion personnelle:
J'ai absolument besoin de me libérer du besoin de validation par les autres. C'est comme si j'attendais d'être reconnue pour ''ma grande sagesse'', que les autres m'acclament, admettent haut et fort à quel point je suis une merveille de la nature. N'est-ce pas un peu absurde? Tout le monde désire être cet être suprême là, et à quelque part, nous le sommes. Mais pas au niveau de notre petit moi. Pour me libérer de ce besoin, je dois me reconnaître moi-même.
Donc ultimement ça revient à réaliser la nature du Soi. C'est de me reconnaître moi-même à travers les autres. Connais-toi toi-même qu'il disait! N'est-ce pas ce qu'est venue expérimenter la vie à travers nous? Se connaître elle-même?
Ce besoin là me pousse à peindre, à écrire, à exprimer ce que je porte. Et il me bloque aussi d'être 100% authentique. Car j'ai besoin de contrôler mon image, de contrôler ce que les autres pensent de moi. Je dis que je m'en fous, mais la vérité est que non, je ne m'en fout pas. Je veux être reconnue comme étant intelligente, rayonnante, avancée spirituellement. N'est-ce pas le rêve cliché d'être l'élue à quelque part? Mais en même temps je ne veux pas être différente, je veux être comme les autres. Alors je bloque mon génie pour ne pas trop rayonner. Je veux parler un langage compréhensible et reconnu par les autres. Mais quand je me ''médiocrise'' comme ça, je souffre. Alors je désire de nouveau être sage et profonde. Quel cercle vicieux. Et ça résonne beaucoup avec mes sphère de Travail de vie (Contrôle, Autorité et Vaillance) et de Défi (Insuffisance, Ressources, Sagesse) dans mon profil hologénétique. J'aspire à ça, je sais que je suis cela. Je suis faite pour inspirer par l'exemple. Et ça me fait souffrir car pour leader, je dois être seule, mais au service des autres.
Et qu'est-ce que la liberté pour moi? C'est être libre de mon temps? Libre d'être qui je suis dans mes relations? Libre dans mes déplacements? C'est drôle, car en obtenant mon permis de conduire cette année, je croyais devenir plus libre. C'est ce que les gens disent etk. Et pourtant je suis restée la même. Car la liberté se trouve en moi, c'est à moi de la découvrir. Mais je me complais dans le blâme, les excuses et les plaintes. Je me sens comme un lion en cage qui a une énergie folle à libérer, mais je reste ici à tourner en rond. Car oui j'ai un permis, mais pas plus d'argent. Pas plus de voiture fonctionnelle (les breaks sont à changer), la météo est mauvaise, ou bien je n'ai pas réellement envie de sortir. Je me complais chez moi dans ma petite vie sécurisante. Je me sens comme en attente...
Mais la liberté, la vraie, je l'ai goûtée le temps d'un instant lors de ma thérapie avec la psylocibine. J'ai gouté à la libération de tous mes attachements, de mon identité, de mes idées du bien du mal, je me dissolvais dans le grand Tout. Et tout était tellement parfait. Mais j'ai eu peur de disparaître, même si je savais la chose impossible. Je me suis rappelée de Jess, de sa famille, de sa vie. Et je suis revenue avec l'aide de Gabriel, mon conjoint. Il m'a vu dans un trou noir. Il ne pouvait pas venir me rejoindre. Mais il a vu ma main émerger et s'agripper à lui. Et pour revenir, je me suis reconnectée à mes souffrances. Et la musique de ma playlist changeait au fur et à mesure que je me reconnectais, même si au départ j'avais mis une musique qui devait durer 8 heures. C'est là que j'ai compris que la souffrance est ce qui me retenait ici. J'avais encore envie de jouer dans l'illusion. Je savais que ma place véritable était de fusionner à ce grand vide, mais j'avais envie de jouer encore, juste un peu. Cette journée là, j'ai eu l'impression de mourir pour vrai et pour toujours. J'avais la certitude que toutes mes histoires se terminaient. Fini les réincarnations. Fini la planète terre. Je redevenais Esprit éternel.
Et cette expérience a eu un impact majeur durant quelques mois. Mes rêves étaient vides. Il n'y avait plus aucun personnage dans le monde astral. Mes eaux intérieures étaient calmes. J'étais comme devenue vide, plus de drame. Mais bien.
Mais le désir est revenu. Et avec lui la souffrance. J'ai désiré être comme les autres. Je me sentais seule dans mon monde intérieur, bien que paisible et extatique à la fois. Et même si je savais que les autres sont un miroir, qu'ils sont moi, ici ils ne le savent pas. Et moi aussi je l'oublie, je ne le sens plus. Alors est revenu le désir d'être vue et entendue. Le désir d'exister, le désir de mon ego, cet être séparé avec ses frontières et son identité toujours changeante. Et la roue est repartie. Vais-je être libre un jour? Je le suis déjà, dans une partie de ma conscience éternelle. Mais je ne le sens pas toujours. Et je blâme mon cerveau, mes choix de vie, ma décision d'être revenue jouer dans la cour de l'illusion. Cycle infini.
Et toi, est-ce que tu joues aussi la victime? Dans quels domaines? De quelle façon? Et pour quelles raisons?
Et comment perçois-tu la liberté?
Avec amour,





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