28 Absence de but-Totalité-Immortalité
- Jessica-Sophie Lessard
- 20 mars
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 mai
L'archétype de cette clé génétique est l'explorateur de l'inconnu. Obsédé par la quête de sens, c'est celui qui aime relever des défis et affronter la mort.
L'ombre de cette clé est la peur de l'inutilité. C'est le sentiment qu'il n'y a pas de but valable à quoi que ce soit. Cette peur est ultimement la peur de la mort. Quand on la réprime, elle créer un sentiment de vide à l'intérieur qui nous pousse à éviter de prendre des risques. C'est la peur de vivre la vie. Quand on y réagit, on peut développer un comportement téméraire, adopter des comportements à risque pour défier la mort.
Dans mon oeuvre, c'est la cigale qui donne une piste de solution pour transcender cette peur.
Elle passe la majorité de sa vie sous terre en tant que larve. Lorsqu'elle émerge enfin, elle chante sans raison apparente., simplement parce qu'elle est programmée pour le faire. Elle ne se pose pas de question, elle ''Est'' le chant.
Quand on lâche la quête d'un but extérieur, on peut enfin devenir une expression spontanée de la vie. La vraie transformation vient quand on cesse de chercher un sens et qu'on commence à vivre pleinement.
J'ai été obsédée par la quête de mon but de vie, ma mission ou ma raison d'être. Chaque but extérieur que je me suis fixé au cours de ma vie n'a jamais réussi à me combler. Ça n'a jamais répondu à ma quête existentielle. "Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. Puis, j'ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j'avais prise à les exécuter; et voici, tout est vanité et poursuite du vent, et il n'y a aucun avantage à tirer de ce qu'on fait sous le soleil.…"
Ces paroles de l'Ecclésiaste, elles ont eu un effet majeur sur ma psyché. Je les ai souvent entendues tourner dans ma tête. Et c'est l'idée de la mort qui a su apporter une réponse à peu près satisfaisante à cette quête de sens persistante. Garder à l'esprit le fait que je peux mourir à tout moment me pousse à m'investir totalement dans la vie. Je veux apprécier chaque moment, car en quelque sorte c'est toujours le dernier. La vie est un processus de mort et de renaissance. Chaque fois que je parle avec quelqu'un, c'est la dernière fois, dans le sens où chaque moment est unique et ne reviendra jamais de façon identique deux fois.
Le mental cherche un sens, mais la vie, elle, n'en a pas besoin. Tout existe pour le simple fait d'exister.
Les cigales vivent peu de temps après leur émergence des profondeurs obscures de la terre. Elles ont un cycle de vie rapide et une présence bruyante qui contraste avec leur longue période d'obscurité. Elles vivent intensément le moment présent, ce qui nous mène au guépard, symbole de totalité.
Ce don ne consiste pas à éliminer la peur, mais nous invite à danser avec elle. Le don de totalité nous porte à embrasser pleinement la vie, sans garanti de résultat. Celui qui sait vivre totalement explore, prend des risques conscients, sans tomber dans la fuite en avant.
La vie est un mystère et sa profondeur ne vient pas d'un sens trouvé à l'extérieur, mais de l'expérience vécue intensément dans l'ici et maintenant.

Le guépard est l'animal terrestre le plus rapide. Lorsqu'il se lance, chaque muscle, chaque respiration et chaque battement de coeur sont parfaitement synchronisés. Il n'y a ni hésitation, ni dispersion, juste un engagement absolu dans l'instant. Il nous incite à embrasser la vie avec tout ce qu'elle comporte d'incertain et de sauvage. Il nous invite à accepter le jeu de la vie avec tous ses dangers et ses mystères. Ce n'est pas la destination qui compte, mais la pure intensité du moment vécu.
Quand on se libère du fardeau de trouver une réponse à la quête de sens et qu'on se libère de la peur de la mort, on découvre alors que la vraie plénitude réside dans l'expérience elle-même. Et comment se libérer de cette peur? C'est en la regardant droit dans les yeux. C'est en acceptant de la voir pour ce qu'elle est: une illusion. La mort et la vie sont entrelacées. Et quand on se rappelle notre nature d'Esprit immortel qui vient observer la vie, qui vient la danser d'un cycle à l'autre, alors on développe un calme intérieur et une sécurité dans l'instant présent. On apprend à vivre comme si la mort n'existait pas vraiment. Alors au lieu de passer sa vie à la fuir, on y entre avec intensité et courage. On apprend à s'abandonner consciemment à ce qu'elle propose, sans résister. On apprend à vivre avec un sens profond du sacré, mais sans être attaché à un but précis. Vivre avec totalité mène à l'immortalité. Ici, je ne parle pas de l'immortalité physique, mais de la reconnaissance de notre nature éternelle au-delà de l'espace et du temps.
Réaliser la nature immortelle du Soi, c'est de laisser se dissoudre l'ego et avec lui l'illusion de la séparation. Quand on le vit, on ne se perçoit plus comme un être limité dans le temps. On voit plutôt que tout est interconnecté, que la mort n'est qu'un passage et que la vie continue sous d'autres formes. L'immortalité, c'est d'accepter que la vie et la mort ne sont qu'une seule et même chose. Il n'y a plus de distinction entre les deux. La vraie immortalité, c'est la dissolution de l'identité séparée.
Dans l'œuvre, c'est le corbeau qui symbolise cette idée. Gardien de la mort et de la transformation, il représente la traversée des mondes, la dissolution du temps et il révèle l'éternité, cachée derrière le voile de la réalité ordinaire. On dit qu'il vole entre le royaume des morts et celui des vivants. Il est donc le guide vers l'immortalité. Le noir profond de son plumage symbolise la dissolution totale de l'ego dans le grand Esprit, dans les eaux noires et calmes de la conscience infinie. Il nous rappelle que l'obscurité qui nous fait tellement peur n'est pas une fin, mais un espace de gestation pour la renaissance. Cycle infini.
Réflexion personnelle:
Cette clé génétique m'interpelle énormément. J'ai toujours ressenti ce grand vide à l'intérieur de moi. J'ai toujours cru que rien n'avait de sens véritable ici. À quoi bon me montrer ambitieuse puisque tout est éphémère? Pourquoi vivre, si c'est pour mourir? À quoi bon? Quel en est le sens? Je ressentais que tout était une illusion, un rêve, un jeu. Et je n'avais pas envie d'y participer.
Mes expériences avec la psilocybine m'ont amenée très rapidement à confronter mes démons intérieurs. J'ai compris alors qu'ils représentaient ma peur viscérale de vivre. J'avais tellement peur que j'avais gelé mon énergie de vie. Je préférais ne pas prendre de risques, que ce soit physiques ou émotionnels.
En confrontant mes peurs, la vie s'est éveillée en moi. Je me sentais comme un dragon qui se réveillait d'un long sommeil. Aujourd'hui, je me sens nettement plus en paix. J'ai envie de vivre intensément. J'ai envie de ne rien retenir, de laisser la rivière de la vie me traverser. J'ai envie de ressentir le plaisir et la douleur, la joie et la peine. J'ai envie d'être 100% présente dans l'instant. J'ai envie d'aimer, d'y aller all-in. Je sais que rien de ce qui est réel ne peut être perdu, diminué, blessé ou tué. Je sais que mon Esprit est éternel, qu'il est amour et que rien ne peut véritablement l'atteindre. Ici, c'est un rêve. C'est une illusion. Et je suis prête maintenant à m'investir dans ce rêve, à jouer le jeu intensément, car je sais justement que c'en est un. Tout est éphémère oui. Alors aussi bien arrêter de trop se prendre au sérieux et de tout donner pour vivre pleinement chaque instant. Une vie est si vite passé!
Avec amour,




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